Du mensonge
à la manipulation il n’y a qu’un pas.
J’ai honte
et ma honte m’empêche de réfléchir à ce que j’ai fait.
Difficile de
remettre les choses dans leur contexte. Alors ne reste qu’une gravité sourde
sans pourquoi ni comment j’ai pu en arriver là. Quelque chose de grave.
Dans les
faits, baiser sans capotes, ça arrive.
Bien sûr ce
n’est pas bien, oui, mais ça arrive.
Mais quand
on ment pour baiser sans capote… Pourquoi tu as fait ça, Franck ?
Tu ne
trouvais pas ça si grave. Parfois ça ne l’est pas vraiment. Parfois on s’en
fout. Mais dans ces moments là le consentement permet de tout supporter.
On se drogue
à l’excès parfois.
Parfois on adopte
un comportement dangereux. Mais toujours, lorsque l’expérience est bien vécue,
c’est qu’elle est couronnée par le consentement. On le fait parce qu’on veut le
faire.
Franck, c’est
ce que tu as volé. Tu les as volés. Ces plaisirs, tu les as volés. Leur
consentement, tu les as volés.
Leur
confiance tu l’as volée. Tu as menti.
On ne naît
pas voleur. Mais est-ce que tu as envie de chercher les raisons qui t’ont
poussé à mentir ? Pourquoi tu as rendu le sexe si sale, Franck ?
Je ne sais
pas si ça serait très utile. Sous couvert de se comprendre, on a vite fait de s’excuser.
Mon petit,
mon cher petit, tu as oublié que sans amour on n’est rien ?
Alors
pourquoi tu brûles tout autour l’amour qu’on te porte ?
Pourquoi tu
as peur mon petit ?
Pourquoi
ceux qui t’aiment finissent-ils par payer ta peur de l’existence ?
Ce ne sont
pas tes ennemies, Franck, mon enfant.
Tu n’as d’ennemie
que toi-même. Et tu le caches aux autres. Et tu leur mens pour qu’ils t’aiment.
Et tu leur
enfonces un couteau dans le ventre parce qu’ils étaient de ton côté, et que ça
les a rendu plus facile manipuler.
Tu n’es pas
obligé, Franck mon enfant. Tu n’es pas obligé d’avoir si peur.
Tu n’es pas
obligé de faire ce qui de fait honte. Et tu n’es pas obligé de le cacher.
Tu sèmes la
douleur mon petit Franck. Tu as peur de la vie et tu sembles bien décidé malgré
toi à faire couler tout monde avec toi.
Je ne
connais personne qui t’ai vraiment connu, que tu aies aimé, qui pourra dire un
mot gentil sur toi devant ta tombe.
Je ne sais
même pas comment on sort de là.
Je me
déteste Franck.
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