jeudi 19 septembre 2019

B.

J'ai osé te demander, dans un rêve, si tu avais prévu tout ça.
Parce que le rêve était doux et que tu avais l'air bien. Te voir ainsi a rendu mon chagrin insupportable.
Il fallait que je sache. Parce que tu es partie sans rien dire.
Te parler était bon. Même pour dire ça. Même si toi tu n'as rien dit.
Il fallait que je sache si tu savais que tu allais tous nous laisser seuls.
Tu m'as souri mais tu n'as pas répondu.
Je sais que mon cerveau n'a pas la réponse. Je sais qu'il ne fait que supposer. Je sais que c'est lui qui invente tout.
Alors j'ai juste profité de ce rêve pour te parler, et j'ai juste profité du moment où rien n'existe, au moment du réveil, pour me repasser en boucle ce moment avec toi, même si tu n'as pas répondu…
Alors après m'être réveillé, je n'ai rien fait. Pour en profiter.

C'est bon de te parler.
Et a force d'y repenser sans, surtout, ne rien faire pour ne rien abimer, je me suis rendormi. Et comme ça m'est déjà arrivé parce que pleurer est épuisant, j'ai fait un nouveau rêve dans lequel, là, j'ai pu pleurer sans m'arrêter.
Ça m'est déjà arrivé.

Faut-il en avoir du chagrin, pour qu'un rêve de toi soit si souvent suivi d'un autre rêve où je pleure.
Et à mon réveil je pleure cette fois en vrai, parce que ça n'a pas suffi.
Un trou dans le cœur.