mercredi 26 juin 2013

L'interphone

Je viens de raccrocher l'interphone, en passant devant. Il pendait comme un mort. Le symbole était trop percutant et ça m'a gêné. Alors j'ai raccroché le combiné. Ce n'était pas une nécessité absolu parce qu'à par Dorothy, il n'y a pas grand monde qui est susceptible de venir sonner cher moi pour que je lui ouvre. Et Dorothy ne viendra pas.
Il pendait depuis dimanche. On est mardi, il est presque minuit. Je l'ai vu et j'ai presque pu sentir l'odeur de la mort, de ce couple que l'on était, dans toute sa force, comme si cette interphone attestait de la réalité des faits. Ce truc qui pend et qui ne devrait pas pendre, inerte.
Ce n'est pas sa place.
Ça ne devrait pas.
Il a dû se passer quelque chose d'erratique auquel ce combiné qui pend fait écho.
Jamais un combiné qui pend n'a symboliser autant la fin de tout.
Le tableau est percutant de clarté. Peu importe que les choses pendent. Peu importe qu'elles ne servent pas pendant ce temps. Mais là, le message est trop clair et ça me gêne.

Alors j'ai raccroché. Avec un peu de mépris. Parce que ce n'est pas pour rendre l'interphone à nouveau opérationnel que j'ai raccroché. J'ai raccrocher parce que finalement, en posant mes yeux dessus, j'ai réalisé qu'il hurlait à la mort, à chaque fois que je passais devant, il hurlait comme le ferait un chien de garde pour m'avertir d'une chose surprenante, des fois que ça m'aurait échapper. Regarde bien ! … regarde comme c'est surprenant...
Que cette rupture.
Voilà quelque chose qui n'est pas dans l'ordre des chose.
Anormal.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire