Je sais que quand je vais arriver il y en aura un (un
sympas, au demeurant, crois pas) qui va me parler d’un de ces problèmes de
fond, inhérent au travail de l’enseignement, dont il a tout un stock, et qu’il
me dispense au fur et à mesure que l’année scolaire se passe.
Et moi je vais répondre que oui, que ah ouai j’y avais pas
pensé (et c’est souvent vrai), tout en
pensant en moi-même que déjà que j’ai envie de brûler tout les politiciens aux
pouvoir depuis dix ans, alors n’espère pas me faire passer à l’acte parce que j’irais
en prison (et que ça aussi je sais que c’est un endroit craignos, mon gars).
Et puis je veux pas que tu me parles de toute cette merde
parce que si je suis ici moi ça n’a rien à voir avec mon investissement dans l’Education
Nationale mais plutôt parce qu’un moment sans blé je peux pas faire grand-chose
ni en photo ni en musique, alors je me suis mis à travailler comme il
faut.
Et c’est sur ça que c’est tombé.
Mais ce que je me demande c’est comment ils vont faire unen
fois que mon cdd sera terminé en juillet, et que je serais débarrassé de ce cal
vaire, pour continuer à avancer, eux, avec l’angoisse tous les jours de voir
leur système qui s’effondre, de voir les gosses devenir de moins en moins
gérables parce que l’école est de moins en moins faite pour des élèves, et que
les vacances vont se finir, et qu’ils reprendront les chemins de leur salle des
profs dans laquelle, jour après jours, ils releveront, par passion de leur
travail, toutes les choses qui leur donneront de plus en plus envie de prendre
des anti-dépresseurs.
Comment ils feront eux ?
Je leur dirais bien de galérer comme moi à faire de la photo
ou de la musique, mais certains n’ont pas eu la chance de naitre avec des
oreilles.
Alors ils meurent petit à petit de ce travail qui est de
plus en plus fait pour personne.
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